Enjoliver sa vie ne tient qu’à soi.
Tout ce processus s’infiltre peu à peu dans mes amitiés, mes relations, jusqu’aux parties communes de mon immeuble.
Je suis propriétaire. Mon intention lorsque j’ai acheté, moi qui étais très voyageuse et assez volatile en habitant un peu partout et nulle part, c’était de rester libre. Pouvoir partir et revenir quelque part sans être enchainée par des coûts financiers.
Autant dire que cet achat m’a évidemment fait suer corps et âme en travaux détestés, et en réunions de copropriétaires cauchemardesques.
Longtemps, je ne me suis pas occupée de ces réunions, j’y allais pour signer, me bouchais les oreilles. Sans le savoir, j’observais avant d’agir. Je regardais impuissante le syndic à la fois résister face à ce torrent d’inimitiés où tous se partagent le culte de l’inefficacité et surtout ne rien gérer dans ces conditions.
Puis, j’ai commencé à m’inscrire au conseil syndical, me confronter aux sempiternelles plaintes, faire changer de syndic avec une responsable qui s’implique honnêtement. Si si ! je vous assure, un syndic honnête existe ! Alors on peut bosser. Un fait étrange : certains virulents ne viennent carrément plus, ne trouvant plus là une raison d’étaler leurs humeurs noires.
Ma devise de plus en plus, faire avec ce que j’ai en moi et sous les yeux.
J’assiste fort à propos à une présentation de Nathalie aux Satellites sur les potageurs urbains, http://lespotageurs.com/.
Ni une ni deux, je suggère cette année qu’on profite de nos 3-4 m² de jardin pour installer un potager en bas de chez nous, à la disposition de tous, aidés par une bénévole des Incredible Edible, la géniale Madalena. Tollé ou silence, on me reproche déjà de vouloir mettre de la discorde avec ça. Il vaut mieux entendre ça qu’être sourde, dit-on. L’occasion de râler est une drogue nationale.
Nul ne peut ignorer la vertu sociale du ventre satisfait.
Mais, il ne faut pas croire que les remarques qui touchent viennent forcément de loin. Même si je m’engueule avec mes voisines nonagénaires de tant de mauvaise grâce.
Les plus proches, eux, on ne les voit pas venir !
Une de mes meilleures amies a acheté son appartement sur le même pallier. Il y a quelques jours, j’ai négligemment laisser trainer devant nos portes le micro onde qu’elle m’avait passé pour que je trouve un preneur. Elle l’a certes ramené chez elle. Mais, elle me reproche : « On ne va pas vivre comme des sdf ici ! ». S’attarder sur ma négligence a fait sortir mon hérisson. Bien sûr, ma suractivité n’est pas une excuse. Bien sûr, nos points de vue n’ont pas les mêmes préoccupations.
Chacun peut-il faire ce qu’il trouve juste et bien pour lui ? Avec ses moyens. Pour la vraie paix entre voisins.
Je fais maintenant attention à ne plus encombrer devant nos portes.
Hier, elle me propose d’acheter un rosier, pour notre rectangle de jardin, elle en prendra soin.
Les critiques sur l’autre sont parties vivre ailleurs.
Que chacun enjolive son intérieur et même les parties communes.
Vous me direz, quel rapport avec le thé ?
J’y retourne du coup, parce que chez moi, on y vit bien.
